Retour sur le week-end de folie que nous avons passé à Lyon dans l’antre des Moustix.
Pour la 5ème édition de leur tournoi One Two Stix, les moustix avaient décidé de longue date de mettre le paquet. Rebaptisé One two slip pour l’occasion, leur intention était de bousculer les codes et jouer à fond la carte de l’anti-conformisme. Un pari audacieux, et de l’avis des Monkey présents au tournoi, une originalité digne de l’esprit du Frisbee.
Résumons les faits:
Samedi matin, chaque équipe entame son premier match normalement, rien à signaler. Après 30 minutes de jeu absolument insipides (normal, les monkeys se prenaient tranquillement un bon 0-9 contre les Havanas), une musique forte et moche occupa l’espace sonore et une 30aine de moustix moches aussi occupèrent les terrains. Ils mettent fin difficilement aux matchs en cours (résistance caractérisée au changement) et convoquent tout le monde pour un briefing extraordinaire. Le “One Two Slip” se transforme en “Hat en Slip” !!! Incrédulité parmi les joueurs… Le secret a été bien gardé. Ils énoncent les nouvelles équipes, nous donnent des maillots tout neufs et lancent ce Hat complètement farfelu. Un système ingénieux et immoral (comme dans la vrai vie) est mis en place pour acheter et vendre des joueurs afin de renforcer son équipe (ça tourne inévitablement et rapidement au trafic organisé de femmes).
Devant cette surprise, la réaction des joueurs est divisée. Certains applaudissent et crient “vive la révolution” en tirant en l’air tandis que d’autres dénoncent une machination horrible et scandaleuse. La majorité (comme dans la vie réelle) quant à elle, maugrée mais obéit néanmoins cordialement au vent dominant, c’est à dire une tentative aussi bête que géniale de remuer le petit (non, le mini!) monde du frisbee.
Le Hat commence donc, tout est pour le mieux et certains guérilleros révolutionnaires se disent que le monde ne sera plus jamais pareil, leur quête de liberté touche à sa fin. la révolution Moustix s’est abattue le temps d’un week-end sur l’ultimate et promet un avenir chaotique et excitant.
C’était sans compter sur les détenteurs incorruptibles de l’ordre et du conformisme. Leurs cerveaux sont réglés pour que la société tourne rond, que les gens filent droit et que ça soit carré. Vive Euclide! Evidemment, ils ont beaucoup d’excuses et beaucoup sont justifiées et légitimes, là n’est pas la question. Il est surtout question ici de changement, de chaos et de nouveauté. Et cela, ils ne peuvent s’y soumettre, c’est contre leur nature.
S’ensuivent alors quelques passes d’armes, menaces de départs, départs effectifs, tentative de prise de terrain, grèves, etc. Des évènements très graves (sic) qui conduisent les Stix à convoquer tous les capitaines des équipes pour un choix crucial : continuer le Hat en slip ou revenir au tournoi conventionnel ?
Le vote des capitaines est éloquent : 5 pour, 5 contre et une abstention. Balle au centre, c’est l’arbitre qui va décider et l’arbitre, ce sont les Stix. Ils commettent alors la plus grande erreur de leur histoire et renient tout ce qui fait d’eux des vrais moustix : la cruauté et l’absence de scrupules. Ils choisissent, à contre coeur, de donner raison aux conformistes et de revenir au tournoi original. Leur argumentaire sera d’expliquer qu’en cas d’égalité il faut se ranger du côté des mécontents.
Triste épilogue d’une tentative organisée de foutage de gueule. L’ordre a vaincu, tout le monde est content et rien n’a changé. Et si on se rassure avec le discours de clôture de Gerbi qui estime qu’ils ont montré la voie et enfoncé la porte, on espère que la voie n’est pas sans issue et que leur épaule n’est pas cassée.
Continuons à croire qu’un jour les Stix vaincront et instaurerons une nouvelle ère.
Vive le Hat en slip!
Les évènements, comme il convient d’appeler une guerre peu avouable, n’ont pas affecté le moins du monde l’entrain festif et l’ambiance bisounours qui caractérisent les frisbeeeurs ! Encore une résistance au changement ? Un peu de “fight” n’aurait fait de tort à personne, héhé.
A l’année prochaine,
Pour les Monkey, le journaliste d’investigation Mikael Blomkvist.
Si c’est M.B qui écrit ces mots, cela veut dire que Lisbeth Salander joue certainement chez les monkeys… Pourquoi n’est elle pas venue à l’OTS cette année ? Dommage, j’aurai bien aimé la voir réduire en miette tous ces conformistes.
Bien bel article pour un super tournoi dont l’épilogue manque de piquant, la faute à la réalité du cru.
Merci pour ce feedback poignant et bravo aux Stix pour cette tentative de chaos improvisé !
Et Bertha dans tout ça?!
C’est quand même leur nouvelle mascotte! 😀
En espérant la revoir pour BO 2013.
Merci à notre journaliste d’investigation pour cette narration bien ficelée.
ouah quelle plume !! merci pour cet article qui résume bien le grand n’importe quoi de ce OTS 2012. Vive les slips !
notez tout de même que pour leur dernier match du week-end, les club med et ziggles ont décidé de mélanger arbitrairement leur équipe pour soutenir l’esprit du Hat en Slip et de pourrir tout les pronostics de turn-over misés sur leur match par leur incommensurable maladresse (11 turns entre Ivan et Ludo en moins de 30 secondes, ils était temps qu’ils apprennent à lancer un disc! )
Très bel article. Mais t’es sûr du (sic) ? https://fr.wikipedia.org/wiki/Sic